SCIQUOM   I  IDEEFORCE         

     

Le répertoire d'idées permettant d'exploiter la pleine puissance de l'information et de la connaissance dans le management des opérations industrielles et institutionnelles


Ammar Hadj Messaoud, Ing.; M.SC.

Archives mensuelles : juillet 2022

La Complexité Nuit A Tout Le Monde, La Simplicité Est l’Affaire De Tous

Dans un monde de plus en plus complexe, la « simplicité » devient l’une des valeurs clés. Pourtant, bien que nous aspirions tous à plus de simplicité, il semble étonnamment difficile de simplifier nos vies. L’examen historique des philosophies de management réduit la complexité en se demandant si la raison d’être originale de quelque chose s’applique toujours. Par exemple, quelle sont les valeurs les plus importante : celles relatives aux optimisations locales ou bien celle relatives à l’optimum global ?

La simplicité est facile à utiliser mais peut être difficile à concevoir. On aura peut-être besoin d’un peu de créativité. Si la simplicité est une valeur réelle, on doit être prêt à échanger d’autres valeurs réelles afin de gagner en simplicité. Il faut aussi se poser une question : pour qui la simplicité est-elle conçue ? Qui va bénéficier de la simplicité ? La complexité nuit à tout le monde, donc la simplicité est donc l’affaire de tous. Alors pourquoi ne pas laisser tout le monde aider ? Tout le monde ne se sent pas capable d’avoir des idées créatives. Mais tout le monde peut indiquer quelque chose qui doit absolument être fait d’une manière beaucoup plus simple. Tous ceux qui ont souffert de la complexité savent exactement où se situe la douleur.

Les suggestions pour une façon plus simple de faire quelque chose devraient être simples, efficaces, pratiques et acceptables. Aussi, une approche qui est plus simple mais qui ne fait pas ce qu’elle doit faire n’est pas très utile. Il est utile pour ceux qui soumettent des idées de connaître la base sur laquelle ces idées vont être évaluées, pour une entreprise la base est la maximisation du ROI. Une idée puissante qui s’accompagne également d’étapes d’action pratiques pour la mise en œuvre de l’idée a plus de valeur qu’une idée laissée dans l’espace théorique, celui des vœux pieux. La contribution est parfois une récompense en soi. La reconnaissance de la valeur d’une idée est une récompense supplémentaire. Le défi de l’implication et de la réalisation est également satisfaisant.

Nous devons accorder une très grande valeur à la simplicité, c’est elle qui conditionne l’optimum global. Cela semble assez simple. En fait, très peu de gens accordent une grande importance à la simplicité. Ils accordent une certaine valeur à la simplicité, mais il s’agit généralement d’une valeur « de second ordre ». Une opération doit être efficace ou une opération doit économiser de l’argent. Si cette opération peut aussi être simple, ce serait « bien » – mais seulement tant que la simplicité n’interfère pas avec les autres valeurs relatives aux optimisations locales. Lorsque les choses sont très compliquées, on souhaite souvent la simplicité. Mais quand les choses ne sont pas compliquées, on s’efforce rarement de faire quelque chose d’aussi simple que possible. La simplicité n’est pas souvent considérée comme un objectif primordial. Si on n’accorde pas une très grande valeur à la simplicité, il est peu probable que la simplicité se produise.

Nous devons être déterminés à rechercher la simplicité Nous devons être motivés et déterminés à faire un effort actif pour rendre les choses plus simples. Il ne suffit pas d’apprécier la simplicité si elle est là. Nous devons simplifier les choses de manière active. La simplicité n’est pas un luxe périphérique qui s’ajoute à d’autres choses. La volonté ou la motivation de simplifier doit provenir de nos propres attitudes. Cette attitude doit également être encouragée par l’organisation environnante ou la personne qui a défini le cahier des charges. Il est nécessaire d’investir du temps, de l’énergie de réflexion, des efforts de conception et de l’argent pour essayer de simplifier les choses. Les gens aiment la simplicité si cela ne coûte rien, mais sont généralement peu disposés à investir des ressources pour rendre quelque chose de plus simple.

Nous devons très bien comprendre le sujet du but de l’entreprise ou de l’institution, sinon nos efforts seront désalignés. Nous devons être très clairs sur ce que nous essayons de faire. Nous devons être très clairs sur les valeurs. Nous devons être très clairs sur les nombreuses considérations qui doivent être prises en compte. Si nous cherchons à comprendre une situation ou un processus, nous devons très bien connaître ce processus. Si nous ne le faisons pas, le résultat de nos efforts sera « simpliste » plutôt que simple (par exemple, il suffit de dérouler le feuilleton des décisions des gouvernants algériens relativement au commerce avec l’Espagne, cet aspect n’est qu’un détail parmi toutes les décisions irrationnelles dans tous les domaines.)  La vraie simplicité vient d’une compréhension approfondie du système dont lequel nous évoluons. La simplicité avant la compréhension du système est sans valeur. C’est la simplicité après la compréhension qui a une valeur.

Nous devons concevoir des alternatives et des possibilités. L’accent est mis sur la « conception » d’actions cordonnées alignées vers un but clairement déclaré. L’analyse joue un rôle important dans la simplification, mais en fin de compte, nous devons « concevoir » une voie à suivre, l’alignement stratégique des décisions et actions sur l’optimum global dans une approche gagnant-gagnant et non pas dans une approche de compromis. Ce processus de conception nécessite de la créativité et une réflexion systémique. Il ne s’agit pas de concevoir la « bonne voie » (Yatnahaw gaa, par exemple). Il s’agit plutôt de concevoir des alternatives et des possibilités, puis de sélectionner l’une d’entre elles. La première idée qui vient à l’esprit a très peu de chances d’être la meilleure. C’est pourquoi il est si important de continuer à réfléchir et de produire d’autres possibilités.

Nous devons contester et jeter les éléments existants, tout doit être remis en question. Tout doit justifier sa pérennité. Les systèmes et les opérations ont une tendance naturelle à se compliquer de plus en plus. Les choses qui étaient nécessaires à un moment donné peuvent ne plus être nécessaires. Là où quelque chose ne peut pas être justifié, alors « nous devons la jeter, nous en départir ». Si nous souhaitons conserver quelque chose au nom de la tradition, que ce soit une décision consciente.

Nous devons être prêts à recommencer. Il est beaucoup plus facile, et tentant d’essayer, de modifier une opération ou une structure existante afin de la rendre plus simple. Parfois, cependant, nous devons être en mesure de recommencer depuis le début. Soyons clair sur ce que nous essayons de faire, puis commencer à concevoir un moyen de le faire en ignorant complètement le système existant. C’est plus difficile, plus cher et moins susceptible d’être acceptable. Nous devrons donc montrer les avantages du nouveau système suggéré et expliquer pourquoi la modification n’apporterait jamais les mêmes avantages..

Nous devons utiliser des concepts systémiques, les quatre domaines de connaissance profonde de Deming et la théorie des contraintes (TOC et ses outils) de Goldratt pour élever le niveau de maturité en pensée systémique. Les concepts systémiques sont la façon dont l’esprit humain simplifie le monde qui l’entoure en maitrisant la complexité dynamique (optimum global). Si nous n’utilisons pas de concepts systémiques, nous travaillons avec des détails (les optimisations locales qui rendent les choses encore plus complexes). Il est impossible de passer d’un détail à l’autre. Nous devons revenir à un concept systémique, puis trouver une autre façon de sortir des concepts du détail. Les concepts systémiques constituent la première étape de la réflexion pour définir l’orientation générale et le but. Une fois que nous avons cela, nous pouvons trouver d’autres moyens de proposer ce concept avec des idées spécifiques et des détails concrets. Il faut se rappeler que c’est le but précis des concepts systémiques d’être généraux, vagues et flous. C’est ainsi qu’ils fonctionnent.

Nous devons être prêts à échanger d’autres valeurs pour plus de simplicité. Un système qui se veut totalement complet (croyance que la somme des optimums locaux représente l’optimum global)  va être très complexe. Nous devons échanger cette exhaustivité contre la simplicité. Ensuite, nous concevons un système parallèle pour traiter les cas exceptionnels. Tant que les erreurs restent inacceptables, nous devrons peut-être troquer la perfection contre la simplicité pratique. La simplicité est une valeur réelle et nous devrons renoncer à d’autres valeurs pour obtenir la simplicité. Cela nécessite un sens clair des valeurs et des priorités. Il n’est généralement pas possible de tout avoir, il faut donc choisir entre différentes valeurs. Il est important d’être délibéré et conscient des choix qui sont faits.

Au lieu de créer des structures et des organes consultatifs vides de « sens », nous suggérons aux pilotes du système de gouvernance de l’Algérie de créer un « INSTITUT NATIONAL POUR LA SIMPLICITE »,  cela permettra d’accorder une grande valeur à la simplicité. Ils resteront dans l’histoire des bienfaits pour un pays.

Cet institut doit être pourvu de concepteurs talentueux et des législateurs qui recherchent la simplicité. Il faut donc un organe formel dont l’unique et direct métier soit de privilégier la simplicité. Ainsi, il y aurait une coopération et des liaisons avec toutes sortes d’autres organismes.

Le rôle de l’Institut national pour la Simplicité peut porter sur plusieurs aspects :

  1. L’un des rôles de l’institut serait de porter un jugement sur les nouvelles lois, réglementations, procédures, etc. L’institut examinerait ces choses et les déclarerait ensuite : acceptables, complexes, trop complexes ou beaucoup trop complexes. Il pourrait même y avoir un système de classement par étoiles où cinq étoiles était un exploit en termes de complexité. Ce jugement serait exercé de plusieurs manières possibles : un panel d’experts, un jury aléatoire, des groupes de discussion. Le jugement n’aurait aucune valeur juridique mais préciserait qu’un organe « formel » avait exprimé une opinion ferme. Ce serait suffisant.
  2. L’institut créerait des groupes de travail pour essayer de trouver des façons plus simples de faire les choses qui semblaient trop complexes. Cela se ferait en coopération avec d’autres organismes. L’institut fournirait le catalyseur et la force motrice, mais le travail principal serait effectué par des personnes dans leur propre domaine.
  3. L’institut aurait une fonction de recherche et d’enseignement. Il serait nécessaire de développer des méthodes pour former les gens à la simplicité et encourager un élément de simplicité dans le fonctionnement et la conception.
  4. Il y aurait un organe de contrôle pour s’assurer que l’institut lui-même ne devienne pas trop complexe.

Nous devons savoir pour qui la simplicité est conçue. La simplicité est-elle conçue pour les utilisateurs (clients) d’un système ou pour les opérateurs (propriétaires) du système ? La simplicité est-elle pour la facilité de fabrication ou pour la facilité d’entretien ? La simplicité est-elle destinée à la facilité d’utilisation ou à la réduction des coûts ? Un changement de complexité peut signifier qu’un système est beaucoup plus simple pour le client mais beaucoup plus compliqué pour l’opérateur. Cela se passe plus souvent dans l’autre sens. A qui profite cette simplicité ? Si tout le monde n’en profite pas, qui en profitera ? La simplicité qui n’est pas bénéfique à toutes les parties prenantes d’un système est un leurre.

Leadership et la gouvernance de l’ère des dinosaures en ce 5 juillet 2022

Le 5 juillet me fait penser à l’existence patriotique, cela me fait penser à l’ALN et nos vaillants martyrs, l’armée me fait penser à nos grands chefs et « nos grands chefs » me font penser à la direction et au leadership. Donc, je fais un surf sur les principes de direction et de leadership qui doivent prévaloir après 60 ans d’indépendance.

Aujourd’hui, lorsque l’on accepte une position de leadership il faut connaître la responsabilité de son travail. La question que l’on peut se poser est : en quoi consiste le travail d’un leader (top management) ? C’est d’accomplir la transformation de son entreprise, de son institution ou l’état.

Aujourd’hui un leader travaille à bien plus que l’amélioration. Il doit mettre en lumière une voie de transformation. Pour transformer quoi ? Le style de gestion en silo qui prévaut en un style d’optimisation du système. Cette transformation nécessite des efforts constants, mais en fin de compte, elle permet aux entreprises et aux institutions de remplir constamment leur rôle dans le monde avec la plus haute qualité et rapidité. Cela nécessite des connaissances, de la méthode et des outils, et cela nécessite un type particulier de leader. Ceci est loin de l’illusion de la « nouvelle Algérie ».

Lorsque les gens comprendront qu’une entreprise ou une institution est un système, un réseau de composants interdépendants, il doit également y avoir un changement dans la compréhension du leadership en tant que rôle et en tant que pratique. De toute évidence, le style de leadership à l’ancienne mode de commandement et de contrôle n’est plus valable, il conduit à la régression et à la disparition. A qui pensons-nous quand nous entendons le mot leader ? Pratiquement chaque entreprise humaine a quelqu’un qui se démarque de la foule. Et, souvent en Algérie, le mot « leader » est attribué à des personnes très discutables.

Un leader dans le monde complexe d’aujourd’hui ne peut pas être une personne qui improvise. Il est vrai qu’il existe aujourd’hui une mine d’informations facilement disponibles sur tous les sujets. Nous sommes submergés d’informations et de conseils, mais, l’information est aléatoire alors que la connaissance est ordonnée et cumulative. Un leader aujourd’hui doit, par définition, être quelqu’un qui a une théorie, qui « possède » un ensemble de connaissances, pas seulement des informations, pour soutenir sa prétention d’être capable d’accomplir une transformation dans son périmètre de contrôle. Il faut prendre conscience que la théorie n’est pas le contraire de la pratique. La théorie est ce qui permet à une pratique solide de se produire.

La transformation (la réforme)  d’un pays, d’une entreprise ou d’une institution est celle qui prône l’optimisation du système comme préalable à une innovation véritable et continue. Cela nous éloigne de tout type de leadership de type commandement et contrôle. Au lieu de cela, la nouvelle approche globale du leadership est celle où la compétition est remplacée par la coopération, où la performance est gérée de manière systémique plutôt que jugée, en utilisant une réflexion statistique appropriée et non évaluée de manière déterministe, où le travail d’équipe est encouragé plutôt que le classement des individus.

La connaissance est obligatoire mais elle ne suffit pas. Un leader doit être capable de faire passer son message. Il doit pouvoir s’adresser à son peuple d’une manière qui touche leur cerveau mais aussi leur cœur. Un leader doit aussi avoir du courage; « il doit suivre l’exemple et être un exemple. » Un leader doit avoir la force nécessaire pour accomplir quelque chose dont il est probablement le seul à avoir la vision, et il doit être capable de communiquer clairement cette vision. Pour que cette vision se concrétise, un leader doit avoir un plan d’action, un guide étape par étape que les gens peuvent comprendre et exécuter. Ce sont tous des attributs nécessaires pour un leader, mais ils ne sont pas suffisants.

Nous avons évolué bien au-delà d’une simple situation où les gens ont juste besoin qu’on leur dise quoi faire. Un leader d’une entreprise, d’une institution ou d’un pays interconnecté doit fournir à ses employés ou à son peuple une vision de la vie; leurs paroles et leurs actions doivent élever la foi des gens dans la possibilité de construire un monde meilleur. En Algérie, il ya eu des gens – il y en a toujours – qui ont capturé l’imagination de beaucoup et, malheureusement, ils ont eu de nombreux adeptes. Mais ils n’étaient pas des leaders parce que leur vision allait à l’encontre de toute éthique acceptable.

Un leader est désintéressé et ne recherche aucun pouvoir ; au contraire, il voit son travail comme une servitude. Ce n’est pas parce qu’il est faible mais parce qu’il comprend son rôle dans le monde. Un leader, au fond, est un catalyseur du potentiel des gens. Un leader doit être le reflet de la lumière vers les gens qu’il dirige, afin qu’ils puissent se voir à nouveau.

Un leader doit viser à créer d’autres leaders et non des suiveurs. Il le fait en élevant la capacité de son peuple à répondre à leurs pulsions intérieures et à répondre à leurs peurs primitives. Il ne cherche aucun contrôle sur les émotions des gens ; il les responsabilise, il leur donne la possibilité de donner le meilleur d’eux-mêmes. Un leader comprend que nous vivons dans un monde où les interconnexions et les interdépendances dépassent facilement notre capacité à les comprendre pleinement. Le seul rôle significatif que nous puissions jouer dans ce réseau interconnecté est d’agir en tant que conduit afin que les entreprises et les institutions puissent réaliser leur but.

La transformation pour une véritable « nouvelle Algérie » est celle où l’accent est mis sur l’aide aux entreprises et aux institutions à remplir leur rôle et leur but dans le monde, à poursuivre le but qu’elles se sont fixé, à accomplir la vision qui a inspiré leur création. Presque invariablement, cela doit permettre à l’entreprise, à l’institution ou à l’état de se concentrer sur les éléments clés qui déterminent le succès. Ces éléments clés du succès peuvent se résumer en la qualité, l’implication et la fluidité.

60 Ans d’Indépendance Dépourvus des Principes Fondamentaux de la Liberté

En tant qu’algérien qui dépasse la soixantaine et qui rêvait des vertus de l’indépendance et des principes fondamentaux de la liberté, je me permets de répondre à Monsieur Zéroual, ancien président de l’Algérie qui a déserté ses responsabilités, et au président actuel qui prononce des mots sans en être imprégné des principes qui leurs sont sous-jacents.

Celui qui comprend les autres est savant ; celui qui se comprend lui-même est sage. Maîtriser les autres exige de la force ; se maîtriser soi-même exige de la force de caractère. Si on se rend compte qu’on a suffisamment, alors ont est vraiment riche. Celui qui se consacre à sa situation va sûrement vivre vieux, mais celui qui se consacre aux principes fondamentaux de la liberté vivra éternellement.

Dans le monde d’aujourd’hui, on considère qu’une personne éduquée possède plusieurs diplômes et peut discuter intelligemment de différents sujets, en plus d’exceller dans son propre domaine académique. En plus d’avoir accumulé des crédits à l’université, on remarque que ceux et celles qui ont une formation poussée sont souvent capables de comprendre les autres et de les aider. En fait, ils semblent posséder un don particulier pour « deviner » à quel genre de personnes ils ont affaire. L’étendue de ce talent a tendance à être proportionnelle au nombre d’individus dont nous avons la charge.

Nous allons fêter le 60ème anniversaire du fruit du combat des martyres algériens contre le colonisateur français.  Après soixante ans, j’ai de la peine d’écrire le mot « indépendance », car le mot indépendance veut dire pour moi « liberté ». Cette « liberté » est-elle entière ? Cette indépendance est-elle intègre ? Mes compatriotes vivent-ils dans une intégrité qui est le résultat d’une gouvernance intègre depuis 60 ans ? Le pays vit-il sa pleine cohésion sociale ? Ce sont les questions qu’il faut se poser.

La « liberté » est issue de l’unité : le pays est entier et ferme, l’esprit est entier et plein, et le pays se tient droit. Tout cela découle des vertus de l’intégrité. Lorsque des gouvernants interfèrent avec la « liberté », le ciel se noircit, le pays s’épuise, l’équilibre est compromis, l’intégrité et l’intelligence disparaissent. Par conséquent, une gouvernance noble est ancrée dans l’humilité. Ce qui est élevé est basé sur ce qui est en bas, la liberté du peuple algérien. C’est pourquoi des dirigeants nobles et intègres se disent seuls, dépourvus et sans mérites. Comme les pièces d’un chariot sont inutiles à moins qu’elles n’opèrent en fonction du tout. « Le tout » et la liberté du peuple algérien de décider de son devenir. La vie d’un homme d’état n’apporte rien à moins qu’il ne vive en accord avec les principes fondamentaux de la liberté et de la loi de la nature. Jouer son rôle en harmonie avec les principes fondamentaux de la liberté, voilà la véritable humilité. En fait, trop d’honneur signifie absence d’honneur. Il n’est pas sage de resplendir comme du jade et de résonner comme un carillon vide. Quand l’humilité devient le reflet de notre intégrité, alors nous vivons en sachant que nous sommes la partie d’un tout.

La liberté qui dérive de l’indépendance d’un pays est un tout dont la principale caractéristique est l’unité. Aucune de ses parties ne ressent le besoin de se distinguer du reste. Tout ce qui compose le pays, son capital naturel, son capital artificiel, son capital humain et sont capital social font partie du tout, mais mieux encore, c’est leur plus grande vertu ! Mais, l’ego des gouvernants, depuis 60 ans, persiste à dire qu’ils sont séparés, distincts et généralement supérieurs au peuple qu’ils gouvernent. Mais si ces gouvernants parviennent à modifier le point de vue de leur ego, leur vie ne sera plus la même.

Quand les gouvernants algériens seront prêts à coopérer et à chercher des signes d’unicité et les marqueurs de la cohésion sociale, ils commenceront à voir et à sentir le lien qui unit toutes choses. Par exemple, le corps humains est une métaphore éclairante d’un tout dans son ensemble. Bien qu’étant une seule entité, il est constitué de milliards de cellules individuelles reliées entre elles. Il suffit d’une cellule qui fait preuve d’arrogance par rapport au tout pour faire souffrir toutes les autres et finalement les détruire, un peu comme les gouvernants algériens qui interfèrent avec les principes fondamentaux de la « liberté » en polluant la vie des algériens, en épuisant le pays et en compromettant l’équilibre du tout. Une cellule cancéreuse qui refuse de coopérer avec ses voisines finira par les engloutir, et si rien n’est fait, par détruire l’ensemble de l’organisme. Pourquoi ? Parce que la cellule cancéreuse n’entretient aucune relation avec le tout. Elle se détruira elle-même en tuant l’hôte dont sa propre survie dépend. Les gouvernants algériens depuis 60 ans portent en eux les germes de leur propre destruction et celle du pays. Ils se détruisent eux-mêmes en participant  à la destruction des principes fondamentaux de la liberté dont dépend leur propre survie.

Chaque partie du tout est potentiellement dangereuse (et généralement inutile) si elle ne fonctionne pas en harmonie avec les autres. La vie des gouvernants algériens doit être en relation avec les principes fondamentaux de la liberté, une relation qui se forge dans l’humilité. Autrement dit, l’intégrité et l’humilité sont une seule et même chose. Les gouvernants algériens doivent repenser leur relation avec le peuple algérien dans sa diversité et jouer leur rôle en « harmonie avec le tout ». C’est ça la signification de l’indépendance et de la liberté.

Les gouvernants algériens doivent vivre dans un esprit d’unicité, en sachant qu’ils ont un rôle à jouer en tant que partie des principes fondamentaux de la liberté. Ils ne peuvent interagir avec les principes fondamentaux de la liberté et mener une vie de grandeur et d’isolement du tout. La vie d’un homme n’apporte rien à moins qu’il ne vive en accord avec les principes fondamentaux de la liberté. Une gouvernance sage qui a saisi la nature éternelle des principes fondamentaux de la liberté ne s’identifie plus à son ego et vit en contact avec ces principes fondamentaux de la liberté. Une gouvernance sage fait des autres sa priorité, ne demande rien en retour et rend service au peuple en y mettant tout son cœur.

Une gouvernance basée sur l’ego est une force exigeante qui n’est jamais satisfaite : elle demande constamment à ce qu’elle acquiert plus d’argent, de pouvoir, de biens, de gloire et de prestige pour lui fournir le carburant dont elle croit avoir besoin. Vivre une vie centrée sur les principes fondamentaux de la liberté, plutôt que centrée sur l’ego, permet d’échapper à cette course folle et de recevoir en retour la tranquillité d’esprit et le contentement.

Quand les gouvernants d’un pays  mènent une vie centrée sur les principes fondamentaux de la liberté, ils cherchent d’abord à se comprendre eux-mêmes, plutôt qu’à juger les opinions et les actions des autres. Ils cessent d’accumuler des bien personnels et de rechercher un statut honorifique pour se consacrer à la compréhension et à la maîtrise d’eux-mêmes en tout temps et partout. Leur désir de dominer les autres cède la place à une force de caractère qui leur permet d’agir conformément à la sagesse inhérente aux principes fondamentaux de la liberté.

Lorsque les gouvernants de l’Algérie modifieront leur façon de penser, le pays connaîtra des changements radicaux, mais agréables. Par exemple, lorsque qu’ils auront pris conscience qu’ils sont responsables de leurs réactions en toutes circonstances, les gens qui les entourent n’auront plus aucun pouvoir sur eux. Au lieu de mettre en prison les gens épris de liberté et se demander : pourquoi ces gens se comportent-ils ainsi et pourquoi cela les rendent-ils furieux? Ils verront cette situation comme une invitation à explorer leurs personnalités sous l’angle de la maîtrise de soi. Cet exercice d’introspection leur permettra d’examiner leurs réactions dans un esprit de tolérance envers eux-mêmes. Mieux encore, en cherchant le courant de leurs pensées et en acceptant d’en suivre le cours, le comportement des autres perdra aussitôt son pouvoir perturbateur, et ils auront soudain l’impression que le pays baigne dans l’harmonie des principes fondamentaux de la liberté qui circule depuis toujours en eux.

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